Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/53

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que veux-tu que je te donne, vieille sorcière ? Il te faut ta part aussi, je pense.

— Non je ne veux pas un sou : tu m’apporteras seulement le vieux briquet que ma grand’mère a laissé là lors de sa dernière visite.

— Bien ! passe-moi la corde autour du corps.

— La voici ; et voici de même mon tablier à carreaux bleus. »

Le soldat monta sur l’arbre, se laissa glisser par le trou, et se trouva, comme avait dit la sorcière, dans un grand corridor éclairé de cent lampes.

Il ouvrit la première porte : ouf ! le chien était assis, et il fixa sur lui ses yeux grands comme des tasses à thé.

« Tu es un beau garçon, » dit le soldat en le saisissant ; il le déposa sur le tablier de la sorcière et prit autant de sous de cuivre qu’en pouvaient contenir ses poches. Puis il ferma la caisse, replaça le chien dessus, et s’en alla vers l’autre chambre.

Eh ! le chien était assis, celui qui avait les yeux grands comme une meule de moulin. « Prends garde de me regarder trop fixement, dit le soldat, tu pourrais gagner mal aux yeux. »

Puis il plaça le chien sur le tablier de la sorcière. Mais, en voyant la grande quantité de monnaie d’argent que contenait la caisse, il jeta tous