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Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/75

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— Ouf ! que c’est vilain ! je ne peux pas supporter la vue d’un chantre. N’importe ; comme je saurai que c’est le diable, j’aurai du courage. Seulement, qu’il ne m’approche pas ! »

Petit Claus approcha son oreille du sac comme pour écouter le sorcier.

« Que dit-il ?

— Il dit que, si vous voulez ouvrir ce grand coffre, là-bas au coin, vous y verrez le diable ; mais il faut bien tenir le couvercle, pour qu’il ne s’échappe pas.

— Aidez-moi à le tenir, » dit le paysan en s’approchant du coffre où la femme avait caché le véritable chantre tout tremblant de frayeur.

Le couvercle fut soulevé. « Ouf ! s’écria le paysan en faisant un bond en arrière, je l’ai vu ! Il ressemble tout à fait au chantre de notre église ; il est horrible ! »

Ensuite ils se remirent à boire bien avant dans la nuit.

« Vends-moi ton sorcier, dit le paysan, je t’en donnerai tout ce que tu voudras ; tout un boisseau rempli d’argent, si tu l’exiges.

— Je ne le puis, répondit petit Claus. Songe un peu combien il m’est utile.

— Pourtant tu me rendrais bien heureux ! dit le paysan en insistant.

— Soit ! dit enfin petit Claus ; puisque tu m’as