son boisseau d’argent. Claus eut ainsi de quoi remplir sa brouette.
Rentré chez lui, dans sa chambre, il fit rouler par terre toutes les pièces de monnaie.
« Voilà une peau de cheval bien vendue ! s’écria-t-il. Grand Claus mourra de dépit lorsqu’il apprendra toute la richesse que mon unique cheval m’a rapportée. »
Puis il envoya un garçon chez grand Claus, pour le prier de lui prêter un boisseau vide.
« Que veut-il en faire ? » pensa grand Claus.
Et il enduisit le fond de goudron, afin qu’il y restât quelque chose d’attaché. Lorsque le boisseau lui fut rendu, il y trouva collées trois pièces de dix sous.
« Comment ! s’écria-t-il, où diable a-t-il pris tout cela ? »
Et il courut immédiatement chez petit Claus.
« D’où tiens-tu tout cet argent ?
— De ma peau de cheval, que j’ai vendue hier au soir.
— Tu en as tiré un bon prix, » dit grand Claus ; puis il retourna bien vite chez lui, prit une hache, abattit ses quatre chevaux, les écorcha et porta leur peau à la ville. « Des peaux ! des peaux ! qui veut acheter des peaux ? » cria-t-il dans toutes les rues.
Tous les cordonniers et les corroyeurs accoururent pour lui en demander le prix.