Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le suivait sur l’eau, mais ils prirent leur vol en arrivant aux cataractes, tandis que lui fut entraîné au fond. Quel beau spectacle ! Transporté de joie, je soufflai une tempête avec tant de force que les vieux arbres furent déracinés et livrés au vent comme des feuilles.

— Et tu n’as pas fait autre chose ?

— J’ai fait des culbutes dans les savanes, j’ai caressé les chevaux sauvages et abattu les noix des cocotiers. Oh ! j’en aurais à raconter, mais il ne faut pas toujours tout dire. N’est-ce pas, vieille ? »

Et il embrassa si fort sa mère qu’il faillit la renverser. En vérité, c’était un garçon bien sauvage.

Alors entra le Vent du Sud avec le turban et le manteau flottant du Bédouin.

« Qu’il fait froid ici ! dit-il ; et il jeta du bois dans le feu. On sent bien que le Vent du Nord est arrivé le premier.

— Il fait assez chaud ici pour rôtir un ours blanc, répliqua le Vent du Nord.

— Ours blanc toi-même ! répondit le Vent du Sud.

— Tenez-vous tranquilles, ou je vous fourre dans le sac ! s’écria la vieille. Voyons, assieds-toi sur cette pierre, et dis-nous où tu es allé.

— En Afrique, ma mère, répondit le Vent du Sud. J’ai été à la chasse aux lions avec les Hottentots dans le pays des Cafres. L’herbe qui pousse