Page:Andersen - Contes danois, trad. Grégoire et Moland, 1873.djvu/265

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LE SYLPHE


Au milieu d’un jardin poussait un rosier ; il était couvert de roses. Dans l’une d’elles, la plus belle de toutes, habitait un sylphe. Il était si petit, si mignon, qu’aucun œil humain ne pouvait l’apercevoir. Il était pourtant bien proportionné, beau et charmant comme le plus joli amour d’enfant, et de plus, il avait des ailes qui allaient des épaules jusqu’aux pieds. Et quel palais que celui ou il était logé ! Derrière chaque feuille de rose il avait une chambrette à coucher. Les parois, que formaient les feuilles de la fleur, étaient comme du satin transparent et de la couleur la plus tendre ; et quelle bonne senteur il régnait dans ces appartements !

Toute la journée il s’ébattait joyeusement dans les chauds rayons du soleil. Il voltigeait de fleur en fleur,