Page:Andersen - Contes danois, trad. Grégoire et Moland, 1873.djvu/278

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ils n’étaient pas frère et sœur, mais ils s’aimaient autant.

L’hiver, leurs plaisirs étaient interrompus. Les fenêtres étaient souvent gelées et les carreaux couverts d’une couche de glace. Les enfants faisaient alors chauffer un schilling de cuivre sur le poêle, ils l’appliquaient sur le carreau, et cela formait un petit judas tout rond, derrière lequel étincelait de chaque côté un petit œil doux et riant : c’étaient le petit garçon et la petite fille. Il se nommait Kay, elle se nommait Gerda.

En été, ils pouvaient donc aller l’un chez l’autre d’un seul saut. En hiver, il leur fallait descendre de nombreux escaliers et en remonter autant.

On était en hiver. Au dehors la neige voltigeait par milliers de flocons.

« Ce sont les abeilles blanches, » dit la grand’mère.

— Ont-elles aussi une reine ? » demanda le petit garçon, car il savait que les abeilles en ont une.

— Certainement, dit la grand’mère. La voilà qui vole là-bas où elles sont en masse. Elle est la plus grande de toutes. Jamais elle ne reste en place, tant elle est voltigeante. Est-