Page:Andersen - Nouveaux Contes, trad. Soldi.djvu/108

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bleues et blanches. Des poupées qui ressemblaient à de véritables enfants, telles que l’arbre n’en avait jamais vues, se reposaient sur ses branches, et, au sommet de sa couronne, étincelait une étoile semblable à un diamant.

Quel luxe ! quelle splendeur !

— Ce soir, s’écrièrent les enfants, comme il sera beau et brillant de lumières !

— Oh ! pensa l’arbre, je voudrais déjà être à ce soir, et que toutes les bougies fussent allumées ; mais qu’arrivera-t-il après ? Les autres arbres de la forêt viendront-ils me regarder ; les moineaux me verront-ils à travers la fenêtre ; resterai-je ici, hiver et été, toujours paré ainsi ?

Pauvre sapin, qu’il devinait mal ! Et cependant ces réflexions étaient un supplice pour lui.

Le soir arriva, et les bougies furent allumées. Quelle magnificence ! L’arbre tremblait si fort qu’une bougie en tombant mit le feu à l’une de ses branches :

— Aie ! aie ! s’écria-t-il en frémissant.

— Au secours, au secours ! crièrent les enfants. Les domestiques accoururent et éteignirent le feu. Dès ce moment l’arbre n’osa plus trembler  ; il avait peur d’endommager sa parure ; il était tout étourdi de sa splendeur.

Tout à coup les portes s’ouvrirent et une joyeuse troupe d’enfants se précipita dans le salon. Derrière eux venaient les parents.

D’abord les petits restèrent muets d’admiration à la vue de l’arbre de Noël ; mais bientôt ils commencèrent à pousser des cris de joie, et se mirent à danser en rond