Page:Andersen - Nouveaux Contes, trad. Soldi.djvu/110

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d’un escalier ; ce qui ne l’empêcha pas d’arriver plus tard à de grands honneurs, et d’épouser une princesse.

— Ivède-Avède, crièrent les uns ; Cloumpe-Doumpe, dirent les autres.

Et le bonhomme raconta l’histoire de Cloumpe-Doumpe qui roula en bas d’un escalier et épousa une princesse.

Les enfants applaudirent en criant : « Encore une ! encore une ! »

Ils voulaient entendre aussi celle d’Ivède-Avède ; mais ils furent obligés de se contenter de Cloumpe-Doumpe.

Cependant le sapin restait muet et pensif ; jamais les oiseaux de la forêt ne lui avaient raconté rien de pareil.

— Cette histoire doit être vraie, se dit-il, car celui qui l’a racontée m’a l’air d’un bien honnête homme. Qui sait si, moi aussi, je ne finirai pas par rouler en bas d’un escalier et par épouser une princesse. Demain ils vont probablement m’orner de nouveau, me couvrir de lumières, de joujoux, d’or et de fruits ; je me redresserai fièrement et j’entendrai encore une fois l’histoire de Cloumpe-Doumpe et peut-être celle d’Ivède-Avède par-dessus le marché.

Puis il s’abandonna à ses pensées, et resta toute la nuit sombre et silencieux.




Le lendemain matin, les domestiques entrèrent dans le salon.

— Ils vont me faire une nouvelle toilette, pensa l’arbre.