Page:Andersen - Nouveaux Contes, trad. Soldi.djvu/114

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leuls les hirondelles volaient en chantant : « Quiirrevire vite ! mon mari est venu ! » Mais en chantant ainsi elles ne pensaient guère au sapin.

— Je me sens revivre, disait-il toujours, en étendant ses branches, sans s’apercevoir qu’elles étaient jaunies et desséchées, et que lui-même se trouvait dans un coin au milieu des orties.

Cependant il avait conservé à son sommet l’étoile dorée, qui brillait au soleil. Dans la cour jouaient quelques-uns de ces joyeux enfants, qui, dans la soirée de Noël, avaient dansé autour de l’arbre ; le plus petit courut vers lui et arracha l’étoile.

— Regardez ce que j’ai trouvé sur ce vilain vieux sapin, s’écria-t-il, en marchant sur les branches qu’il faisait craquer sous ses pieds.

L’arbre se regarda et soupira. Ah ! qu’il se trouva laid en effet à côté des arbres et des fleurs qui vivaient, fleurissaient et verdissaient à quelques pas de lui. Il eût voulu se cacher dans le coin obscur du grenier ; il pensait à sa vivante et calme jeunesse dans la forêt, aux gloires de la Noël, et aux aimables visites des petites souris qui étaient venues entendre l’histoire de Cloumpe-Doumpe.

— Hélas ! hélas ! dit-il, j’ai été heureux, j’ai tenu le bonheur et je n’ai pas su en jouir. Tout est fini pour moi.




Bientôt vint un homme qui coupa le sapin en petits morceaux, en fit un fagot, le porta dans la cuisine, et le