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LA SOUPE À LA BROCHETTE


I

— Quel dîner ! disait une vieille souris à une plus jeune qui n’avait pas été invitée au régal en question. Quel excellent dîner nous avons fait hier ! Vingt convives seulement me séparaient du roi et j’en étais justement fière. Rien ne manquait au festin : du pain moisi, du lard, des chandelles, des boudins, des noix rances et des rognons à la brochette. Après un court intervalle, les mets déjà servis ont reparu dans le même ordre, et nous avons eu tous l’ineffable satisfaction d’avoir doublement dîné. Une conversation sans étiquette s’est ensuite établie. Chacun était heureux et à l’aise. Rien ne restait sur la table, hors les brochettes des rognons, ce qui a tout naturellement amené la conversation sur la soupe à la brochette. Tout le monde en avait entendu parler, mais personne n’en connaissait la préparation. La conversation s’animant, un toast fut porté à l’inventeur inconnu de