Page:Andersen - Souliers rouges, et autres contes, trad. Grégoire et Moland, 1880.djvu/11

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« Tiens ! quels jolis souliers de danse ! » dit le vieux soldat.

LES SOULIERS ROUGES

Il y avait une fois une petite fille, toute charmante, toute mignonne. Mais en été elle marchait toujours pieds nus ; sa mère,une pauvre veuve, ne pouvait pas lui acheter des souliers ; en hiver, elle portait de grands sabots ; ses petits pieds n’étaient pas garantis du froid et devenaient tout rouges, tout rouges.

Dans le village demeurait une vieille cordonnière ; elle eut pitié de Karen, c’est ainsi que s’appelait la petite. Elle rassembla quelques restes de drap rouge, les arrangea, les cousit comme elle put et en fit des souliers. Ce n’était pas du fameux ouvrage : la bonne vieille ne voyait plus beaucoup et ses mains étaient faibles ; mais elle offrit de bon cœur ces souliers à Karen, qui en fut ravie.

Mais voilà que le même jour, la mère de la petite mourut.