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tile, car cette dernière partie de l’épaulière se trouve étoilée par suite d’un coup de lance reçu en pleine poitrine. Un gousset pratiqué sous Faisselle permet au cavalier de mouvoir et lever le bras, dont l’articulation avec l’épaule est couverte par des lames mobiles qui glissent à recouvrement. Après vient le brassard composé de trois parties : la première le garde-bras, la seconde la cubitière, couvrant le coude et l’articulation qui a la possibilité de plier au moyen d’un gousset, la troisième couvrant l’avant-bras, s’ouvrant en deux parties au moyen d’une charnière et se fermant par un crochet ou morail. Vient ensuite le gantelet destiné à protéger la main ; les articulations des doigts y jouent sans peine comme dans un gant, et la main n’y est nullement gênée.

Le ventre et la partie opposée sont protégés par des tassettes, bardes de fer au-dessous de la cuirasse, disposées à recouvrement et en forme de jupon court cette protection est complétée par des garde-reins.

Les membres inférieurs sont couverts d’abord par des demi-cuissarts ; les fantassins seuls portaient des cuissarts entiers ; viennent ensuite les genouillères, puis les grèves ou jambières, qui sont l’armure en lame qui couvre la jambe au-dessus du soulier. Les pédiaux servant à la chaussure des pieds ; le soleret partant de la cheville et couvrant le coude-pied avec des lames ; l’éperon s’attachant par-dessus avec des courroies.

Le cavalier est monté sur une selle ; les arçons, tant sur la partie de devant dont l’arc reçoit le nom de battes, que sur la partie opposée qu’on appelle troussequin, sont également en acier fourbi ; des étriers pendent au moyen de courroies. La selle est garnie en velours rouge faisant housse.

On appelle bardes l’ensemble du harnais défensif qui couvre le cheval mais ces bardes sont composées de plusieurs parties portant des noms différents. Deux pièces importantes manquent ici : les flançois nommés aussi pissières, qui étaient en acier fourbi, protégeaient les flancs et la croupe jusqu’aux jarrets, et le girel, formé d’une large plaque d’acier qui environnait le poitrail et les épaules, et se terminait au milieu du corps de l’animal mais on peut voir les bardes ou plaques à recouvrement qui protègent le cou, s’attachant par dessous au moyen de courroies garnies d’écailles d’acier, enfin le chanfrein ou têtière, qui est une espèce de masque d’acier destiné à cacher totalement les oreilles, le front, les yeux et les naseaux. La partie du chanfrein qui protège le nez s’appelle spécialement nazel ou moufflard. Le chanfrein était armé d’une longue pointe placée au front et destinée à blesser, en le heurtant, le cheval de l’ennemi ; cette pointe est tombée, et l’on ne voit plus que le trou rond par lequel elle pénétrait dans le frontal pour y être rivée.

Toutes les pièces de cette belle armure sont rehaussées d’une bordure courante ornée d’arabesques ciselées en relief sur fond doré.

Son poids est assez considérable. Elle a été autrefois pesée, et cette opération a donné les résultats suivants :