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le « Japanujo », tu pourrais encore dire en formant un mot composé « Japanlando », tout quasiment comme tu formes le mot « déjeuner » par « matenmanĝo ».

— Bon !

— Encore une bonne chose que j’ m’en vas te dire : tu as mis « estas farata ». C’est pas çà ! Il faut dire « estas farita », parce que l’action est déjà faite, subie. Tiens, écoute : skribi veut dire écrire, pas ? Pour lors « cette lettre est écrite » (ou a été écrite), çà se dira « Tiu letero estas skribita ». Si c’est que tu la récrivais maintenant, ce serait « Tiu letero estas skribata » et vu que elle a trop de fautes et que tu vas m’ la refaire « Tiu letero estas skribota ».

— Oui, Bourrache, compris ! Dis-moi encore, Il y avait l’autre jour, sur la baraque de Jean, le dompteur, une petite pancarte « Jean a été manger ». Comment qu’on traduirait çà ?

— D’abour, Seboule, en parlant cela, ça veut dire deux choses : ou que Jean a été dévoré, ou alors que c’est lui qui est parti pour manger. Pour lors, vu que on doit toujours chercher la logique pour l’Esperanto, moi je dirais « Johano iris por manĝi » (est allé pour manger) sans m’occuper d’autre chose. Maintenant, vu que t’en es pour ton champoreau, j’ m’en vas t’ donner l’adresse japonaise.