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Page:André Léo - Les Enfants de France, 1890.djvu/13

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— Enfants, c’est ma dette envers vous, et de toutes mes taches la plus chère et la plus précieuse. Votre dette envers moi, c’est de travailler à devenir des hommes capables et de bons citoyens. Tout être né de mon sein a droit sans exception à la vie, à l'instruction, à la liberté ! Mais comme de tout droit découle un devoir, il doit, en retour, reconnaitre pour égaux et frères ses concitoyens, et respecter, aimer, défendre au besoin, la mère commune — ce qui n’est autre chose que se défendre soi-même : son indépendance, ses affections, ses intérêts et ses biens. Toute mère se doit à ses fils ; tout fils à sa mère. Vous êtes ENFANTS DE LA FRANCE.

Telles sont les choses aujourd’hui. Mais il n’y a pas longtemps. Il y a moins de cent ans, lorsqu'il y avait des Enfants de France, l'idée que la patrie eut des devoirs à remplir vis-à-vis de tous les petits Français, ses enfants à elle, cette idée qui nous paraît aujourd’hui si juste et si simple, n’existait pas.

Enfants de France ou enfants de la France, bien que, à première vue, cela se ressemble, c’est, vous le voyez, très différent.