Aller au contenu

Page:André Léo - Les Enfants de France, 1890.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Y a-t-il réception d’une ambassadrice ? d’une nouvelle épousée, ou d’une nouvelle titulaire, aussitôt, s’ouvrent des discussions passionnées. On feuillette les archives ; on consulte les précédents. À combien de pas fera-t-elle sa première révérence ? Quand ouvrira-t-elle la bouche ? Quelle phrase doit-elle prononcer ? La reine la saluera-t-elle ? ou lui donnera-t-elle sa main à baiser ?

Mme la duchesse de Luynes, dame d’honneur de la reine, devra reconduire tel dignitaire jusqu’à la porte… tel autre seulement à tant de pas.

Mademoiselle verra la reine de Suède, mais seulement si celle-ci lui donne la chaise à bras — grave exigence qui exige des ambassadeurs et des pourparlers.

Dans ce milieu, où l’étiquette, culte des petits esprits, sert aussi de frein à des ambitions insatiables, il est évident qu'elle doit tenir une place, et non petite, dans l’éducation des Enfants de France. Pour eux aussi, elle est implacable :

M. l’évêque de Mirepoix, précepteur de Monseigneur le Dauphin, fils de Louis XV, constate que lorsqu'il est seul avec son élève, l'enfant prête une attention plus soutenue à la leçon. Il comprend mieux, répond avec plus d’intelligence ; il se livre enfin ; tandis qu’en présence