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Page:André Léo - Les Enfants de France, 1890.djvu/30

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Lecksinska, qui mettait chaque année, régulièrement, une fille au monde, elles avaient été au nombre de sept. — Il semble que cette abondance de famille dût inquiéter un roi moins que tout autre. La France n’était-elle pas là ? Il n’en fut pourtant pas ainsi. Et c’est un bel exemple de l’impuissance de la richesse à satisfaire les insatiables fantaisies du luxe !.

Peu de temps avant les couches de la reine, il était d’usage de nommer pour l’enfant de France qui allait naître : une première femme de chambre, plus huit autres femmes ; de plus, un huissier de la chambre du roi était affecté au service de l’enfant royal. Tant de princesses, de femmes de chambre, d’huissiers et d’appartements commençaient à encombrer Versailles, où se pressait — et logeait — la foule énorme des courtisans titrés, des favoris et des favorites. À la septième princesse, on se décida, sur l’avis du cardinal de Fleury, à expédier les quatre plus jeunes à l’abbaye de Fontevrault.

« Le cardinal a imaginé un moyen de ménager[1] au sujet de toutes nos filles de France, actuellement au nombre de sept, qui embarrassent le château de Versailles, et causent de la dépense ; ç’a été d’en envoyer cinq à l’abbaye de Fontevrault (Barbier) ».

  1. C’est-à-dire : épargner.