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Page:André Léo - Les Enfants de France, 1890.djvu/32

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très vastes. Madame Louise logeait dans l’appartement le plus reculé. Cette dernière fille du roi était contrefaite et fort petite ; pour se rendre à la réunion quotidienne, la pauvre princesse traversait, en courant à toutes jambes, un grand nombre de chambres, et, malgré son empressement, elle n’avait souvent que le temps d’embrasser son père, qui partait de là pour la chasse. »

« Tous les soirs, à six heures, Mesdames interrompaient la lecture que je leur faisais pour se rendre avec les princes chez Louis XV….. Les princesses passaient un énorme panier, qui soutenait une jupe chamarrée d’or ou de broderie ; elles attachaient autour de leur taille une longue queue, et cachaient le négligé du reste de leur habillement par un grand mantelet de taffetas noir, qui les enveloppait jusque sous le menton. Les chevaliers d’honneur, les dames, les pages, les écuyers, les huissiers, portant de gros flambeaux, les accompagnaient chez le roi. En un instant, tout le palais, habituellement solitaire, se trouvait en mouvement. Le roi baisait chaque princesse au front, et la visite était si courte, que la lecture, interrompue par cette visite, recommençait souvent au bout d’un quart d’heure. Mesdames rentraient chez elles, dénouaient les cordons de leurs jupes et de leurs queues,