Aller au contenu

Page:André Léo - Les Enfants de France, 1890.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et des verges, qui assurément contribuèrent à en faire le prince le plus lourd et le plus effacé de sa famille.

On lit dans les mémoires de Mademoiselle de Montpensier, petite fille de Henri IV, et cousine germaine du roi Louis XIV, que sa gouvernante, la comtesse de Fiesque, la mettait en pénitence à quinze ans passés. À la vérité, Mademoiselle, d’humeur indépendante et hardie, s’en vengeait, comme elle-même le raconte, par toutes les malices imaginables.

Mais les idées s’adoucirent ; ou plutôt l’idolâtrie monarchique étant parvenue sous Louis XIV au plus haut point, sans qu’on cessât de regarder la punition corporelle comme la sanction de la justice publique et de l’éducation des enfants, une combinaison ingénieuse se produisit :

Tout enfant coupable devait être fouetté.

Or, Monseigneur, il fallait le reconnaître, commettait des fautes — même des fautes graves ! — Il allait, par exemple, jusqu’à enfreindre l’étiquette !! Il ne répétait pas les compliments prescrits ! il ne tenait pas à être aimable, ni à bien danser ! Il préférait tel fils de marquis à tel fils de duc ou de prince du sang, pour lequel ses bontés eussent dû être doubles ! Il devait donc être puni ; cela n’était