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§ 3. La lèpre.

« On donna, dit Collombet, le nom de maladrerie aux hôpitaux qui étaient réservés pour les lépreux hors des villes et sur les grands chemins, et l’usage des cliquettes leur devint particulier, afin qu’ils pussent être plus facilement discernés d’avec les autres malades[1]. »

Le cartulaire de Saint-Marcellin renferme plusieurs actes de réception à la Maladière de la ville, établie dans la paroisse de Saint-Véran. Tous ces lépreux furent admis, sur la demande de leurs proches, par les consuls et conseillers de la ville et par le curé de Saint-Véran des Pommiers (de Pomeriis), à la condition de vivre en paix avec les autres malades, d’être bons, fidèles et religieux, et de payer une somme déterminée pour leur entretien.

Cette somme varie de 10 à 15 florins ; elle était employée aux constructions à faire ou aux rentes à acquérir.

Outre ces conditions, une transaction du 7 juillet 1480 nous révèle les faits suivants :

Il n’était reçu dans la Maladrerie que six lépreux ou lépreuses. Chaque année, les hommes élisaient un prieur et les femmes une prieure, chargée du soin de la lingerie et du mobilier. En cas de faute, la ration du coupable était réduite de moitié ; en cas de récidive, elle était enlevée, et la troisième était punie de l’expulsion.

Ils ne pouvaient disposer des biens par eux acquis pendant leur séjour à la Maladrerie, et ces biens demeuraient à l’établissement.

Un rapport de chirurgiens-barbiers, en 1464, nous révèle les signes ou symptômes de la maladie : nez dilaté, camus, oreilles contractées, visage rouge tendant à la lividité, avec plusieurs petits boutons et gale du nez en

  1. Histoire de la sainte église de Vienne, II, 235[illisible] et suiv.