Page:André Lacroix - Saint-Marcellin.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les États de 1595, tenus dans la même ville, accentuèrent davantage encore la lutte. Voici le passage d’Eustache Piedmont à ce sujet :

« La noblesse du bailliage bien avertie des continuelles poursuites que les commis du pauvre tiers Estat faisoient par devant le roy pour avoir soulagement des extorsions qu’il avoit reçeu par la guerre et pour la vente qu’il avoit fait de ses biens aux nobles, — et néantmoins on lui faisoit porter tous les frais de la guerre, qui étoit commune et qui devoit être suportée par les trois Ordres, — firent assemblée à Saint-Marcellin pour se résoudre à répondre par devant le roy à Lyon sur lesdites plaintes et du 27 aoust 1595, commirent gens de leur part pour menner M. Aquin, avocat très fameux de Grenoble. »

Le roi renvoya la connaissance de l’affaire à son conseil, et celui-ci estima qu’il y avait lieu d’autoriser une assemblée des intéressés. Des lettres patentes furent octroyées dans ce sens, le 26 octobre 1595[1].

En août 1596 et en février 1597, la noblesse, réunie à Saint-Marcellin, arrête ses moyens de défense.

De son côté, le tiers État, profitant de la faveur royale, s’assemble dans la même ville le 11 octobre 1597. Martinon y représente Grenoble ; Colombet, Charbotel et Sambein, Vienne ; Chambard, Valence ; Martin et Raynaud, Romans ; Second et Rambaud, Die ; Vincent et Piscis, Crest ; Pion, Saint-Marcellin, etc. Lagrange décline la présidence, comme intéressé au procès ; Jean Rebut, plus ancien avocat, lui est donc adjoint. Charbotel, Dufaure, Billonnet et Bernard rendent compte de leurs négociations et l’assemblée les approuve ; puis, le 13, Lagrange est prié de poursuivre le procès. Il s’excuse sous prétexte « des domages qu’il lui porroit advenir pendant son absence ; » mais l’assemblée ayant pris à sa charge toutes les dépenses et garanti son délégué de

  1. Mémoires II, 131.