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LES MURAILLES S’ÉCROULENT


L’inconnu surnommé Werner était un homme fatigué de la lutte. Il avait passionnément aimé la vie, le théâtre, la société, l’art, la littérature. Doué d’une admirable mémoire, il parlait parfaitement plusieurs langues. Il aimait à s’habiller, avait d’excellentes manières. De tout le groupe des terroristes, il était le seul qui sût paraître dans le monde sans courir le risque d’être reconnu.

Depuis longtemps déjà, et sans que ses camarades s’en fussent aperçu, il avait un profond mépris pour les hommes. Plutôt mathématicien que poète, il ignorait jus-