Page:Andreïev - Les Sept Pendus (Trad. Serge Persky), 1911.djvu/149

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— Aïe !

— Vassili, qu’as-tu ? demanda Werner qui se précipita vers lui.

Vassili garda le silence, toujours secoué de frissons. Le gendarme, vexé, chagriné même, expliqua :

— Je voulais le soutenir, et lui, il…

— Viens, Vassili, je te soutiendrai, dit Werner.

Il voulut prendre le bras de son camarade. Mais celui-ci le repoussa et cria encore plus fort :

— Vassili, c’est moi, Werner !

— Je sais ! Ne me touche pas ! Je veux marcher seul !

Et, continuant à trembler, il entra dans le wagon et s’assit dans un coin. Werner se pencha vers Moussia et lui demanda à voix basse, en désignant Vassili du regard :

— Eh bien, comment va-t-il ?

— Mal ! répondit Moussia, en chuchotant. Il est déjà mort. Dis-moi, Werner, y a-t-il vraiment une mort ?

— Je ne sais pas, Moussia, mais je crois