Page:Andreïev - Les Sept Pendus (Trad. Serge Persky), 1911.djvu/16

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que le sort implacable n’avait pas désarmé. Coup sur coup, il perd son premier-né et la compagne de sa vie. Ces douloureuses épreuves font chanceler la foi du prêtre en même temps qu’elles aliènent peu à peu sa raison. Et un frisson d’épouvante nous transit quand nous voyons le malheureux vieillard s’acheminer vers la folie et la mort.

On remarquera que cette nouvelle, de même que la précédente, S’alimente à la vie réelle à laquelle nous sommes mêlés. La part du rêve y est à peu près nulle. Au contraire d’Edgar Poe dont l’influence sur Andréief est pourtant manifeste, l’auteur de La Vie d’un Pope fait toujours œuvre d’observateur et de peintre. Et s’il est vrai que, chez le romancier russe comme chez le conteur américain, la sensation de terreur qui se dégage de ses récits pénètre non seulement l’âme de ses héros, mais jusqu’aux descriptions de la nature, en