Page:Andreïev - Les Sept Pendus (Trad. Serge Persky), 1911.djvu/164

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À ce moment, tout près de l’oreille de Werner retentit la voix haletante et passionnée du Tzigane :

— Monsieur, monsieur, regardez la forêt. Qu’est-ce que tout cela ? Et là !… les lanternes ! Est-ce le gibet ?

Werner le regarda. Les traits convulsés de l’homme étaient effrayants à voir.

— Il faut nous dire adieu, murmura Tania.

— Attends ! On va lire le jugement. Où est Ianson ?

Ianson restait étendu dans la neige. Des gens l’entouraient. Une violente odeur d’éther se répandait autour d’eux.

— Eh bien, docteur, est-ce bientôt fini ? demandait quelqu’un avec impatience.

— Ce n’est rien. Une syncope. Frottez-lui les oreilles avec de la neige. Ça va déjà mieux. Vous pouvez lire…

La lumière d’une lanterne sourde se répandit sur le papier et des mains blanches dégantées. Le papier et les mains tremblaient. La voix aussi.