Page:Andreïev - Les Sept Pendus (Trad. Serge Persky), 1911.djvu/62

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soupissait complètement. Le vieux gardien cria :

— Allons ! allons ! Dépêche-toi ! Tu dors !

Soudain, Ianson resta immobile.

— Il ne faut pas me pendre, dit-il avec indolence.

Il se mit à marcher avec soumission, en haussant les épaules. Dans la cour, il fut brusquement saisi par l’air humide et printanier ; le dégel avait commencé et des gouttes d’eau tombaient avec bruit, joyeuses et innombrables. Tandis que les gendarmes montaient dans la voiture sans lanterne en se courbant et en faisant cliqueter leur sabre, Ianson passait paresseusement le doigt sous son nez mouillé ou arrangeait sa cravate mal nouée.