Page:Andreïev - Les Sept Pendus (Trad. Serge Persky), 1911.djvu/75

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de cela, répondit le personnage interpellé.

— Comment ! Ne pas m’en inquiéter ! Ce n’est pas Votre Altesse qu’on va pendre, mais moi ! Au moins, n’épargnez pas le savon sur le nœud coulant ; c’est l’État qui le paie !

— Je vous prie de vous taire !

— Celui-ci mange tout le savon de la prison : voyez comme son visage brille, continua le Tzigane, en désignant le surveillant.

— Silence !

— N’épargnez pas le savon !

Il se mit à rire ; tout à coup, ses jambes s’engourdirent. Pourtant, lorsqu’il fut arrivé dans la cour, il put encore crier :

— Hé ! vous autres, faites avancer mon coupé !