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Page:Andreïev - Nouvelles, 1908.djvu/23

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PRÉFACE

On retrouve dans ces deux nouvelles les qualités essentielles du talent d’Andréief. Contrairement à ce qui se passe souvent au début des carrières littéraires les plus brillantes, il n’y eut chez lui aucun tâtonnement, aucune hésitation sur la voie à suivre.

Une année plus tard, Andréief publia la Pensée, émouvante monographie d’un cas curieux : le développement graduel de la folie chez un médecin, dans la phase encore indécise du mal, alors que le germe de la démence s’est affirmé au point que la volonté est presque annihilée et que l’homme éprouve le besoin impérieux de faire ce que son idée fixe lui ordonne (dans le cas particulier c’est l’assassinat d’un ami), bien que sa conscience ne soit pas tout à fait abolie. Ce crime, il l’accomplit dans une sorte de demi-conscience, tantôt condamnant ses actes, tantôt irrésistiblement poussé à les consommer. Puis, ainsi que cela arrive chez les déments son esprit lui suggère l’hypothèse qu’il est, peut-être réellement fou. Cette idée s’empare de lui, juste après l’accomplissement du crime, et remplit son âme d’une terreur atroce dont l’exposé forme la partie la plus pathétique