— Viens déjeuner chez moi.
— Comme si je voulais aller chez toi, diable bouffi !
— Allons, te dis-je.
L’étonnement de Garaska n’eut pas de bornes. Il se laissa ramasser sans résistance. Guidé par l’agent, il s’en alla… où ? non pas au poste, mais chez Bergamote lui-même, pour y manger un repas de fête. Une idée séduisante passa dans la tête de Garaska : s’il pouvait montrer les talons à Bergamote ? Mais si cette situation extraordinaire avait ramené de la clarté dans ses idées, en revanche, ses talons se trouvaient dans l’état le plus incommode : on eût dit qu’ils avaient juré de s’accrocher éternellement l’un à l’autre et de se gêner mutuellement. En outre, l’agent était si étonnant que, à dire vrai, Garaska n’avait pas envie de le quitter. Remuant avec peine sa langue, cherchant ses mots, Bergamote exposa d’abord les instructions des sergents de ville, puis revint à la question des coups et du poste, la résolvant dans un sens affirmatif et en même temps négatif.
— Vous avez raison, Ivan Akindinitch ! il est impossible de ne pas nous battre ! confirma Ga-