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Page:Andre-Chermy-La-Chair-est-faible-1926.djvu/45

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Loin d’appeler le chef de bureau du Ministère de l’Enseignemeht technique avait précipitamment pris le bras d’Ernestine.

— Malheureuse ! lui disait-il… Que fais-tu ?… Pourquoi as-tu sonné ?…

Et Ernestine répondit :

— Je ne sais pas !… C’est un mouvement nerveux… malgré moi !… C’est de ta faute aussi…

Anatole n’eut pas le temps de se disculper.

La porte de sa chambre venait de s’ouvrir. Le bouton de la lumière électrique était tourné, et la pièce inondée de clarté…

Un cri, un cri de femme s’éleva :

— Ah !… Anatole ! Anatole !… Qu’as-tu fait ?… Bandit !… C’était bien pour cela que tu ne voulais pas m’emmener !…

En voyant son épouse surgir ainsi, le pauvre Delaperche resta tout pantois.

Il ne savait que dire… Il risqua pourtant un « mais… » qui fut immédiatement couvert par la voix de son épouse :

— Tais-toi ! Tais-toi… Tu n’es qu’un infâme individu !

Et se tournant vers l’employé, elle ajoutait :

— Vous êtes témoin, monsieur, vous êtes témoin !…

— Je vous en prie, madame, ne faites pas de scandale !…

— Non… Pas de scandale… répéta Anatole qui crut devoir intervenir timidement…

— Laissez-moi tranquille, ignoble individu !… Ne m’approchez pas !…

Et Mme Delaperche, au lieu de se calmer, se mit à pousser des cris perçants, piquant tout d’un coup une effrayante crise de nerfs…