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Page:Andre Suares Voyage du Condottiere Vers Venise, 1910.djvu/207

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voyage du condottière
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donc venu faire, avec ses tendres bas-reliefs, le charmant Agostino di Duccio, le plus gracieux, et le plus femme entre les enfants de Donatello ?

Rimini, coupe-gorge à la croix des routes, auberge équivoque où la race des Malatesta ouvre un asile aux conciliabules de la meurtrière Hécate, sèche au vent du Sud la trace de ses vieux forfaits. Elle est maussade comme un attentat mal réussi. Elle sent le gibet. Elle a la couleur du cadavre macéré et refroidi. Qui se plaît à Rimini, je l’envoie s’y faire pendre.

Comme un homme juge de l’énergie, il mérite qu’on le juge. Le miroir de la scélératesse est ici. Un autan qui donne la nausée, et un sable qui aveugle. À Rimini, la saveur de la haine est longue, comme sur la langue celle du bonbon à la potasse, qui ne veut pas fondre, « Rimini, crimini » : en italien, du moins, à ce coupe-gorge de Rimini, la plus belle des rimes, c’est crimes.