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LES NOCES CHYMIQUES

car on nous avait ordonné de la couper en deux par le milieu ; enfin un diamant pointu fit le plus gros de cette besogne.

Quand nous eûmes ouvert ainsi la sphère, nous vîmes qu’elle ne contenait plus rien de rouge, mais seulement un grand et bel œuf, blanc comme la neige. Nous étions au comble de la joie en constatant qu’il était réussi à souhait ; car la vierge appréhendait que la coque ne fût trop molle encore. Nous étions là autour de l’œuf, aussi joyeux que si nous l’avions pondu nous-mêmes. Mais la vierge le fit bientôt enlever, puis elle nous quitta également et ferma la porte comme toujours. Je ne sais ce qu’elle a fait de l’œuf après son départ ; j’ignore si elle lui a fait subir une opération secrète, cependant je ne le crois pas.

Nous dûmes donc nous reposer de nouveau pendant un quart d’heure, jusqu’à ce qu’une troisième ouverture nous livrât passage et nous parvînmes ainsi au quatrième étage à l’aide de nos outils.

Dans cette salle nous vîmes une grande chaudière en cuivre remplie de sable jaune, chauffée par un méchant petit feu. L’œuf y fut enterré afin d’y achever de mûrir. Cette chaudière était carrée ; sur l’un de ses côtés, les deux vers suivants étaient gravés en grandes lettres :

O. BLI. TO. BIT. MI. LI.
KANT. I. VOLT. BIT. TO. GOLT.

Sur le deuxième côté on lisait ces mots :

SANITAS. NIX. HASTA.

Le troisième côté portait ce seul mot :

F. I. A. T.

Mais sur la face postérieure il y avait toute l’inscription suivante :