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XIX
J.-V. ANDRÉAE

combien V. Andréae attachait peu d’importance aux dires de ses contemporains, sachant très bien la valeur de son œuvre.

Les Noces Chymiques furent écrites par un artiste préparé et non par un étudiant. Pour ceux qui sont au courant des allégories hermétiques, cette importante publication contient des allusions d’une signification grave et occulte. Ils reconnaîtront que les incidents comiques font partie d’un plan sérieux, et que l’ensemble de l’ouvrage est en concordance avec les traditions générales de l’Alchimie.

Les prétendants à ces Noces chymiques au nombre de neuf, passent avant d’être reçus candidats par des épreuves semblables à celles des anciennes initiations. Déclarés Chevaliers, chacun des neuf portent une bannière avec une croix rouge, indication qui n’échappera pas aux personnes averties.

Les vues morales et politiques de cette œuvre ne furent pas comprises. Indigné du mépris de ses semblables pour les idées qu’il préconisait et en butte à de cruelles persécutions, V. Andréae fonda alors un groupement religieux sous le vocable de : Fraternité Chrétienne, en donnant à entendre dans plusieurs endroits de ses écrits qu’il se séparait de la Fraternité Rosicrucienne[1].

Ce groupement avait pour objet de séparer la théologie chrétienne de toutes les controverses que le temps y avait introduites, et d’arriver ainsi à un système religieux plus simple et mieux épuré.

Esprit noble, anxieux de faire le bien, V. Andréae ne pouvait être qu’un véritable mystique. Il employa toutes ses forces à ramener ses contemporains dans la voie du Christ, selon la Bible. Il visait au christianisme pratique par la prédication de l’amour fraternel et de l’union.

Il faisait partie des théologiens mystiques dont Jean

  1. Une comparaison bien curieuse s’impose. Ne croirait-on pas voir au lieu et place de V. Andréae le mystique Sédir, qui comme lui se sépara de ses Frères pour fonder les Amitiés spirituelles. Autre détail : le principal personnage des Lettres Magiques et d’Initiations, œuvres de Sédir, s’appelle Andréas. Ajoutons que Sédir tout comme son aîné, ne renia jamais ses premières études.