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TROISIÈME JOUR

nière est, de même égale, à la première, et elles font avec la seconde autant que possède la sixième, qui n’a cependant que quatre de plus que ne possède la troisième trois fois. Et maintenant, seigneurs, quel est mon nom ? »

Ce problème me sembla bien difficile à résoudre ; cependant je ne m’en récusai pas et je demandai :

« Vierge noble et vertueuse, ne pourrais-je obtenir une seule lettre ? »

— « Mais certainement », dit-elle « cela est possible ».

— « Combien possède donc la septième » demandai-je.

— « Elle possède autant qu’il y a de seigneurs ici », répondit-elle. Cette réponse me satisfit et je trouvai aisément son nom. La vierge s’en montra très contente et nous annonça que bien d’autres choses nous seraient révélées.

Mais voici que nous vîmes paraître plusieurs vierges magnifiquement vêtues ; elles étaient précédées de deux pages qui éclairaient leur marche. Le premier de ces pages nous montrait une figure joyeuse, des yeux clairs et ses formes étaient harmonieuses ; le second avait l’aspect irrité ; il fallait que toutes ses volontés se réalisent ainsi que je m’en aperçus par la suite. Ils étaient suivis, tout d’abord, par quatre vierges. La première baissait chastement les yeux et ses gestes dénotaient une profonde humilité. La deuxième était également une vierge chaste et pudique. La troisième eut un mouvement d’effroi en entrant dans la salle ; j’appris plus tard qu’elle ne peut rester là où il y a trop de joie. La quatrième nous apporta quelques fleurs, symboles de ses sentiments d’amour et d’abandon. Ensuite nous vîmes deux autres vierges parées plus richement ; elles nous saluèrent. La première portait une robe toute bleue semée d’étoiles d’or ; la seconde était vêtue de vert avec des raies rouges et blanches ; toutes deux avaient dans leurs cheveux des rubans flottants qui leur seyaient admirablement.

Mais voici, toute seule, la septième vierge ; elle portait une petite couronne et, néanmoins ses regards allaient