Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/123

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tiens, qui s’imaginoient qu’il y avoit à la main gauche, un petit nerf, qui, de ce doigt, alloit aboutir au cœur ; ensorte qu’il croit à propos, selon eux, de distinguer ce doigt par un anneau, en signe de la connexion qu’ils prétendoient qu’il avoit avec le principe de la vie, qui est le cœur[1]. Cette erreur n’est pas même si vieillie, qu’elle ne trouve encore créance chez quelques personnes, qui s’imaginent que le doigt dont il s’agit, a une telle relation avec le cœur, qu’il suffit d’y porter des anneaux d’une certaine matiere, pour se garantir de convulsions, & autres maladies que l’on croit, bien ou mal, avoir leur siége dans le cœur.

  1. Veteres Græcos annulum habuisse in digito accepimus senestræ manus, qui minimo est proximus. Romanos quoque aiunt, sic plerumque annulis usitatos. Causam esse hujus rei Appion in Libris Ægyptiacis hanc dicit : Quod insectis, apertisque humanis cadaveribus, ut mos in Ægypto fuit, quas Græci ἀνατομας appellant, repertum est nervum quendam tenuissimum, ab eo uno digito de quo diximus, ad cor pergero, ac pervenire. Proptereà non inscitum visum esse eum potissimùm digitum tali honore decorandum, qui continens & quasi connexus esse cum principatu cordis videretur. Aulu-Gell. Lib. x cap. x.