Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/203

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exclamations, elle redouble ses efforts pour regarder. Enfin elle fait tant, qu’avant que la réjouissance soit tout-à-fait finie, elle tourne le col à droit & à gauche avec peu de peine ; ce qui lui devient plus facile de jour en jour.

Une jeune personne de douze ans, a la même incommodité. Sa mere, à qui on fait récit de la guérison fortuite dont il s’agit, est conseillée d’essayer si le même hazard lui pourra réussir : il devoit se faire ailleurs dans peu de jours, un autre Feu d’artifice. Il y avoit longtems que la jeune personne prioit sa mere le lui faire voir. La mere y consent avec joye, & sans dire son véritable dessein à sa fille, ni à personne qui le lui puisse rapporter, elle ménage la chose de maniere qu’elles sont priées d’aller voir ce feu chez une personne de connoissance, dont la maison est justement située du sens qu’il faut pour que l’enfant ne puisse voir le feu que du côté vers lequel elle ne peut tourner la tête. La jeune personne fait les mêmes efforts, éprouve les mêmes peines, & entraînée par sa curiosité, vient enfin à bout de vaincre une partie des obstacles qui l’empêchoient de tourner librement le col.