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Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/260

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& de faire honneur, comme l’on dit ; mais toute l’épine du dos & toutes les côtes se décharnent, de maniere que la taille est comme un fuseau.

Quand on soupçonne que cette maigreur vient de ce que l’enfant chême, il faut examiner ce qui le fait chêmer, & l’on verra pour l’ordinaire, que c’est que dans la maison, on témoigne plus d’amitié à quelque autre enfant, & qu’il en a de la jalousie. On ne sçauroit se figurer jusqu’à quel point un enfant est sensible là-dessus ; il cache son chagrin en dedans, & garde sur cela un secret impénétrable ; il faut deviner sa peine. L’unique moyen d’y parvenir, est de témoigner moins d’amitié à son frere ou à sa sœur, à qui je suppose que jusques-là on en a marqué beaucoup. Il faudra alors observer avec attention, ses yeux ; on connoîtra bientôt s’il a de la jalousie ; car s’il en a, il ne s’appercevra pas plûtôt de ce changement, que ses yeux deviendront plus sereins ; on le verra moins sournois & moins rêveur que de coutume. Dès que le mystère sera connu, il faudra absolument prendre le parti de retrancher en la présence de l’enfant, toutes les caresses qu’on avoit coutume de faire aux autres ; lui en faire à lui