Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/327

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doigt, pour pousser quelque chose qui résiste, une grosse aiguille, par exemple ; ce qui est cause que les Tailleurs ont ordinairement le poulce ainsi cambré. Les enfans se divertissent quelquefois à se le renverser de la sorte, les uns aux autres, & celui qui le souffre le plus patiemment pendant un certain temps remporte le prix. Ce petit jeu à force de recommencer, rend enfin le poulce tout-à-fait cambré, & si l’on ne remedie pas promptement à une telle difformité, on romproit plutôt le doigt, que de le redresser ensuite ; c’est aux parens à y veiller, & voici ce qu’ils doivent pratiquer en cette occasion. L’on assujettira le poulce de l’enfant entre deux lames de fer blanc enveloppées d’un linge, lesquelles par le moyen d’un cordon qu’on liera plus ou moins fortement autour de ces deux lames, tiendront le doigt en droite ligne ou plûtôt en feront incliner le bout vers le dedans de la main. La lame qui appuiera sur l’ongle, doit être un peu avancée en dedans, pour repousser le haut du poulce vers le dedans de la main. Mais la lame qui sera à l’opposite de celle-là, c’est-à-dire sur le plat du poulce, ne doit monter que jusqu’à sa jointure, pour laisser au doigt, le mouvement libre, & lui