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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/214

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vienne rendre visite dans une maison où il y a des enfans, n’y vient que chargé de confitures pour les leur distribuer. Ce ne seroit pas faire sa cour aux peres & aux meres, que d’en agir autrement. On accable ainsi les enfans, de succreries ; c’est-à-dire, de ce qu’il y a de plus capable de leur ronger les gencives, de leur déchausser les dents, & de leur gâter la bouche. Il ne faut pas s’étonner après cela, que tant de gens ayent les gencives rongées ; mais quel reméde y a-t-il à cette difformité ? Il est difficile d’y en trouver d’infaillible, cependant il ne faut point se décourager.

L’eau de chaux avec l’esprit de cochléaria ; partie égale de l’un & de l’autre, produit ici de bons effets. J’en dis autant de l’essence d’aloés & de myrrhe, aussi partie égale des deux ; on frotte tous les jours la gencive deux ou trois fois, avec l’un ou l’autre de ces mêlanges, & l’on continuë des mois entiers. Cela néanmoins ne suffit pas, si l’on ne songe à adoucir la masse du sang ; & je ne sçache point ici de meilleur moyen pour en venir à bout, que de se mettre au lait de vache, après s’y être préparé par les remédes généraux, tels que quelques purgatifs, & quelques saignées ;