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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/293

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une difformité pour toute sa vie, qui ne sçauroit alors être bien longue.

Les grandes personnes même doivent éviter de dormir dans des lits dont les rideaux soient extrêmement joints, ni d’être long-temps dans les cabinets trop étroits & trop clos, sans quoi leur poitrine s’affoiblit. Que ne doit-on pas craindre, à plus forte raison, pour des enfans, que l’on réduit, faute de renouveller l’air de leur berceau, à respirer leur propre haleine ?

Une autre cause de la courte haleine de quelques enfans, est l’imprudence de certaines meres & de certaines gouvernantes qui, quand ils sont un peu grands, leur font réciter avec précipitation divers discours, que fort mal à propos, elles les obligent d’apprendre par cœur. Elles croyent faire des merveilles, par exemple, de leur donner pour devoir, à réciter une foule de fables & d’histoires : Si l’enfant hésite le moins du monde, en les disant, on le reprend aussi-tôt, & sans lui donner le temps de respirer, on lui suggere le mot qu’on croit qu’il oublie ; l’enfant alors se presse, & cette précipitation, à force de recommencer tous les jours, lui cause une courte haleine.