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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/299

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sorte. Que penser d’un tel procédé ? & qu’il coute cher à ces pauvres victimes.




CONCLUSION DE L’OUVRAGE.



Nous n’avons pû nous dispenser dans cette Orthopédie, de déclamer souvent contre la nation des Nourrices ; parce que la plûpart d’entre elles sont cause d’un grand nombre de difformités qui surviennent aux enfans par rapport au corps. Mais il seroit à souhaiter que par rapport à l’esprit elles ne leur en causassent pas de plus fâcheuses, & que leur imprudence ne les portât pas jusqu’à nuire aux mœurs de ces pauvres enfans, en leur faisant succer avec le lait, comme elles le font tous les jours une inclination perverse, qu’on peut mettre au rang des plus grandes difformités de l’homme, pour ce qui regarde les qualités du cœur, je veux dire l’inclination à se venger & à mentir. Un enfant vient-il de tomber ? la nourrice aussi-tôt, comme si elle se faisoit un devoir de profiter de cette occasion pour lui donner une leçon de vengeance, se met à menacer & à frapper, avec la plus grande apparence de colere qu’elle peut pour mieux