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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/45

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l’ayant vu qui s’enfuyoit, coururent après, & comme il ne se découvroit point pour saluër leur Maître, ils lui arrachèrent son bonnet, & ainsi apperçurent cette corne. Le Maréchal l’envoya au Roi, qui le donna à quelqu’un pour gagner de l’argent, en le montrant au peuple ; ce pauvre homme eut tant de chagrin & d’ennui de se voir mené comme un ours, & sa difformité exposée en vûë à tout le monde, qu’il en mourut bien-tôt après[1]. »

On trouve dans les Auteurs de Médecine plusieurs exemples d’excroissances qui ont du rapport à celle dont parle ici Mezeray. Ces excroissances sont formées de la substance même des cheveux. Car les cheveux ne sont autre chose que de la corne en fil. Lorsque le trou de la filiere, par lequel passe la matiere du cheveu, a un grand diametre, cette matiere qui se présente en un gros volume, se proportionne au passage qu’elle trouve & sort en gros volume ; ce qui fait la corne. Si au contraire, le trou de la filiere est étroit, la matiere en question sort en fil, de la même maniere

  1. Mezeray, Histoire de France, tom. 7. pag. 109.