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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/97

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en quoi elle consiste. On dit ordinairement en parlant d’une personne qui a l’air spirituel, qu’elle a des yeux d’esprit ; mais on n’a point encore dit, que je sçache, qu’elle a un nez d’esprit. On dit, à la vérité, d’un homme fin & pénétrant, qu’il a bon nez, ce qui est une comparaison empruntée de la sagacité des chiens de chasse, qui ont l’odorat fin, & qui sentent le gibier de loin. On étend cette comparaison encore plus loin, on dit, par exemple, d’une jeune fille qui paroît aimer le monde, qu’elle n’a pas le nez tourné du côté du Couvent. Expression qui vient de ce que les chiens de chasse ont toujours le nez tourné du côté où ils sentent le gibier qu’ils guettent. Mais ces manieres de parler, & autres semblables, ne conduisent ni de près ni de loin, à croire que la délicatesse ou la grossiereté d’esprit, se montrent ouvertement dans le nez.

En voilà suffisamment sur l’article des difformités du nez ; passons aux autres parties du visage. Nous avons fait mention du front, des sourcils & du nez, viennent à présent les paupieres, les yeux, les jouës, les oreilles, les lévres, & le menton ; à quoi il faut