Page:Andry - Réflexions sur l’usage présent de la langue française.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dure quelque temps, il tombe des que l’opinion qui l’appuyoit vient à changer, il semble à quelques-uns qu’on ne soit pas obligé de s’y attacher ; mais c’est une mauvaise conséquence, il vaut mieux plaire quelque temps que de déplaire toûjours. On doit néanmoins laisser ces expressions & ces termes d’un jour qui sont ordinaires aux precieuses ; ces affetteries ne sont dignes que d’un petit esprit. On peut au contraire se servir quelquefois de vieux mots[1], & pourvû qu’on en use sobrement, ils donnent aux discours une force & une noblesse que les

  1. Verba à vetustate repetita afferunt orationi majestatem aliquam… sed opus est modo ut neque crebra sint hæc, neque manifesta, quia nihil est odio-