vrage, ce qui la distingue principalement de la viande. Or cette huile & cette eau y concentrent tellement les esprits, qu’ils y demeurent comme ensevelis ; ce qui les empêche de se développer dans nôtre corps, avec la même facilité que ceux de la viande, lesquels aïant moins d’obstacle à vaincre, se dégagent plus aisément, & contribuënt par ce moïen, d’une maniere plus efficace à nôtre nourriture. Aussi Hippocrate remarque-t-il que le poisson, de quelque maniere qu’on l’apprête, est une nourriture peu substantielle[1] ; & que tout aliment qui a ce défaut, est incapable de fournir au corps beaucoup de suc & de force[2] : c’est pourquoi, continue-t-il, on doit donner des alimens de ce caractere, à ceux qui ont besoin d’un regime attenuant[3]. En un mot, le poisson est naturellement froid & humide, & ne peut produire en nous que des sucs de la même nature ; c’est-à-dire, des sucs aqueux, & par consequent peu propres à nourrir & à fortifier le corps[4], comme le remarque encore
- ↑ ἰχθύες κοῦφον ἔδεσμα καὶ ἑφθοὶ καὶ ὀπτοί. de affect.
- ↑ τὰ ἀσθενέα τῶν σιτίων καὶ τὰ κοῦφα… οὔτε αὐξάνει, οὔτε ἰσχνὸν ἀξίην λόγου παρέχει id. ibid.
- ↑ ἀπὸ τούτων τὰ μὲν ἰσχυρὰ διδόναι, ὅταν ἀνακομίσαι τινὰ βούλῃ, τὰ δὲ κοῦφα, ὅταν ἰσχνὸν δέῃ καὶ λεπτὸν ποιῆσαι Hippocr. ibid.
- ↑ Pisces suggerunt corpori nostro alimentum frigidum & humidum, aut potiùs chylum, mucilaginosum, talem-