plesse à force de les dessécher : aux visceres, en en détruisant la tissure.
Le poivre sagement emploïé est bon à ceux qui abondent en humeurs visqueuses ; car il résout par un sel volatil & picquant qu’il renferme, le tartre grossier de l’estomac, & débarrasse les premieres voïes : aussi les Anciens s’en servoient-ils, pour la guérison des fiévres quartes[1]. On emploïe aujourd’hui pour la même fin, une huile qui se tire du poivre, laquelle emporte ordinairement, soit par les urines, soit par les sueurs, la cause du mal[2]. Tout le monde connoît la vertu du poivre contre les gonflemens d’estomac ; on en avale à jeun un grain ou deux, & on ressent presque aussi-tôt du soulagement.
Le gingembre est la racine d’un petit roseau qui croît aux grandes Indes, & aux Isles Antilles. Cette racine est large, longue, noüée, pleine de rejettons, un peu platte, jaunâtre, d’un goût acre, piquant, & aromatique. Elle approche de la nature du poivre ; mais comme le remarquent de sçavans Medecins[3], elle est d’une sub-