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DES GRAINS,

non Legumes,
Et premièrement,
DU MILLET.



La graine de MILLET, ainsi appellée, parce qu’on la trouve comme par milliers, sur la plante qui la porte, est une semence ovale, ou presque ronde, jaune, dure, luisante, & la plus petite de toutes les graines qui se mangent. Elle vient sur un chaume ou tuïau, qui est haut d’une coudée, gros, noüeux & cotonneux, dont les feüilles ressemblent à celles du roseau, & où sont des épis qui naissent par bouquets aux sommitez des branches. Ce grain, dont on fait une espece de boüillie, assez usitée en quelques endroits pendant le Carême, est une nourriture peu convenable à ceux qui jeûnent ; sa qualité propre étant de dessécher le corps, sans fournir presque aucun suc capable de le soûtenir. Aussi le millet est-il le plus sec de tous les grains, quoi-qu’il croisse dans des lieux sombres & humides. L’Auteur du Traité des Dispenses avouë lui-même que le plus grand merite de ce grain, c’est de croître aisé-