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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/183

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mecte ; qu’elle corrige la trop grande acreté de la bile, & qu’elle entretient le ventre libre. 2o. Il en faut manger peu, parce qu’étant trés-froide de sa nature, elle pourroit affaiblir l’estomac. 3o. Il la faut manger rarement seule ; parce que le mêlange des autres alimens, pourvû que ce ne soit pas des alimens froids & humides, sert à la corriger. 4o. Il faut éviter de la manger avec le poisson, parce que la substance du poisson étant froide & aqueuse, n’en deviendroit que plus indigeste. 5o. Il n’en faut jamais extraire le suc pour le boire crud. C’est Galien qui donne cet avis : Si quelqu’un, dit-il, exprime le suc de la laituë, & qu’il le boive crud en une certaine quantité, il s’empoisonnera, come s’il avoit pris de la ciguë. Cet avertissement de Galien n’est point une imagination, & nous avons été là-dessus témoins d’un exemple, qui ne le justifie que trop. Une Dame à qui il étoit venu au visage une grande quantité de boutons, qui la rendoient difforme, en fut délivrée pour un tems, aprés avoir pris pendant quelques jours à jeun, par l’avis d’un Medecin qu’elle consulta, une certaine quantité de jus de cerfeüil tout pur. Deux mois ensuite, le mal recommença ; & comme elle crut que le cerfeüil ne l’avoit guérie que