Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/198

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querons que l’Auteur du Traité des Dispenses trouve cette plante si admirable en tout, qu’il ne s’étonne point qu’anciennement on ait juré par le chou, & que Caton l’ait regardé comme un remede universel à toutes sortes de maladies ; si quelque chose le surprend, c’est que l’Antiquité n’ait pas fait une Divinité du Chou, qui le meritoit, pour le moins autant, dit-il, que l’oignon & le poireau, en l’honneur de qui (ce sont ses termes) les Egyptiens établirent un culte & des cérémonies. Il ajoute, que cette plante, si fort condamnée aujourd’hui, ou « si peu en honneur, fut autre-fois l’aliment ordinaire des Grands & des petits, l’amitié d’un chacun, la nourriture de tout le monde, sain ou malade, le remede à tous maux, l’amour des peuples, & l’envie des nations. »

Enfin, il tâche de prouver par l’Antiquité la plus reculée, qu’il n’y a rien de meilleur que le chou. Plusieurs Auteurs neanmoins ont voulu faire passer cet herbage pour donner des vents & causer des rapports. Quelques-uns même ont été jusqu’à l’accuser d’être nuisible à la vûë. Calomnies atroces, que nôtre Auteur repousse en cette maniere : « Accuser le chou d’être nuisible à la vûë ; c’est injustice, puisqu’on le croit propre à la fortifier. D’autres