Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/201

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l’endroit d’où ils sont venus[1].

Les choux Pommez, autrement dits Choux Cabus & Choux Blancs, se digerent mal aisément ; ce sont les plus agréables au gout ; mais les plus dangereux à la santé. Ils appesantissent la tête, ils causent des fluxions, & sont si mal-faisans, qu’on est obligé de les défendre en tems de peste[2]. Il y a des choux pommez qui ont comme une odeur d’ambre gris ou de musc : on les appelle Choux musquez ; ils ne sont pas plus sains que les autres.

Quelque mal-faisans que soient les choux pommez, on n’a pas laissé de chercher le moïen de les conserver pendant l’hiver : ce que l’on fait par le secours du vinaigre, du sel & du poivre. En Allemagne on y ajoûte le geniévre & le berberis ; mais tout cela ne sert qu’à rendre ces choux encore plus mal sains, en les rendant plus propres à produire des humeurs acres & bilieuses. Aussi, remarque-t-on, qu’ils causent alors beaucoup de vents, & qu’ils troublent l’estomac. Les choux pommez se mangent dans la saison, ou en potage de purée, ou en potage au lait, ou farcis avec de la chair de poisson, & des herbes. Mais de quelque maniere qu’ils soient pré-

  1. Ville de Piémont.
  2. Petrus Gontier, de Sanitat. tuend. lib. 6. cap. 8.