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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/23

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gras en Carême, & en quels cas on eut alors s’en tenir à la viande boüillie. Enfin quelle difference il y a entre la maniere dont on observoit l’abstinence il y a quatre-vingt ans, & celle dont on l’observe aujourd’hui.

La troisiéme Partie sera destinée à ce qui concerne le jeûne ; nous y examinerons plusieurs questions differentes, & entr’autres, s’il est vrai, comme on le prétend, dans le Traité des Dispenses, que le jeûne du Carême soit un des meilleurs moïens que l’on ait pour prolonger la vie ; que selon la constitution naturelle des corps, le boire & le manger ne soit presque pas nécessaire aux adultes ; qu’on puisse, suivant les forces ordinaires de la nature, se passer de nourriture pendant quatorze jours, sans être malade ; que le jeûne ne puisse faire aucun tort à la santé, dés qu’on a atteint l’âge nubile ; qu’il n’en puisse faire non plus, ni aux femmes grosses, ni aux graveleux, ni aux goûteux, ni à ceux qui ont à soutenir de rudes travaux de corps ou d’esprit ; que la seule odeur du tabac nourrisse assez pour être capable de rompre le jeûne. Nous verrons encore, s’il est vrai, ainsi qu’on le soûtient dans le même Traité, que la soif à laquelle le jeûne oblige, mette le désordre dans toute l’œconomie du